14 novembre 2024
D’un format plutôt imposant d’environ 50x36 cm, l’œuvre présente de nombreuses planches de gravures mais aussi de très singuliers jeux de rabats permettant d’observer des paysages avant...
... et après leur transformation.
Publié pour la 1ère fois en 1808, le Laborde est relié demi chagrin, soit en peau de chèvre, et est rédigé simultanément en français, en anglais et en allemand.
C’est en parcourant l’ouvrage et ses 219 pages, 122 planches, 21 figures et 8 exemples avec rabats qu’Alexandre de Laborde parvient à nous entraîner dans les jardins et les grandes propriétés de son époque. Le nombre important d’illustrations et la précision des commentaires traduisent toute la sensibilité de l’auteur et relancent au fil des pages tout l’intérêt documentaire et artistique de l’œuvre. Attachant une grande importance à la conservation des monuments et à « la composition d’une demeure agréable », l’auteur présente un tableau de l’état de l’architecture en France dans les temps de son histoire. Il décrit de nouveaux jardins parmi lesquels se trouve Méréville, Malmaison, Morfontaine, Le Raincy, Brunehaut…, des sources d’inspiration pour les jardins de la Garenne-Lemot à Gétigné, par exemple, dessinés pour le sculpteur Frédéric Lemot. Alexandre de Laborde apporte également ses observations sur la vie de la campagne, les moyens de produire dans les jardins ou encore le choix d’un aménagement en fonction de sa convenance au site et de l’image plaisante qu’il révèlera. Selon lui, « il est dans les jardins, comme dans les autres ouvrages des hommes, un certain plan qui plait à l’œil, de même qu’un raisonnement juste satisfait l’esprit ».
Alexandre de Laborde indique : « Cet ouvrage aura rempli son but s’il peut contribuer à embellir quelque nouveau jardin ou sauver de la destruction quelque ancienne demeure ».
L’ouvrage fut réédité en 2004 par les éditions « Connaissances et Mémoires » avec une préface de Michel Baridon, historien de la culture. Mais c’est bien l’édition originale de 1808 que le centre de ressources documentaires de la région vous présente ici : une rareté que l’on ne trouve désormais que dans certaines grandes bibliothèques ou chez des particuliers.
Zoom
Alexandre de Laborde (1773-1842) a grandi dans un univers familial où les parcs et jardins ont occupé une place importante. Son père Jean-Joseph de Laborde, a aménagé un grand jardin « à la française» dans sa propriété du château de la Ferté-Vidame (Eure et Loire). Plusieurs années plus tard, après avoir acquis le château de Méréville et son parc à la française, c’est entouré d'artistes de renom qu’il le transformera en grand parc paysager « à l’anglaise ». Alexandre de Laborde assistera à la construction de ce parc qui durera dix ans. Captivé par les arts, il voyagera beaucoup à travers l’Europe, et se consacrera à l’édition de grands livres.